Use me absue me, on s'embrasse on danse et on sourit
«
j’utilise toujours la musique, dans ma
pratique artistique,
quoi qu’il se passe il y a la musique,
comment je me construis avec elle,
comment je me suis traduit j’ai l’impression que Stella aussi,
hier avec Stella on s’est retrouvé comme deux connes sans musique,
parce qu’in our sex work there isn’t any music,
any good one at least
juste des sons peut-être
à part peut-être quand je vais voir un client, ou quand j’en ressors j’écoute du gros son pour profiter encore un peu de la défonce, mais je crois que je préfère encore aller manger un mille-feuilles,
in my sex work there are just sounds,
des sons rythmés,
par la répétition avec laquelle je m’adonne à topper leur culs, la randomité de nos échanges sexuels,
comment je me fonds dedans mon corps avec,
je mens à leurs culs,
avec la musique c’est pas possible de mentir,
»
«
on se supporte, sur nos pas qui tabassent,
avec tout ce qu’on représente,
avec ce que l’on représente à l’intérieur 2 la fête,
ce qu’on y lâche, ici,
aux milieux de mes queers,
ce qu’on y laisse,
quand on crash notre énervement, nos fatigues, que celles-ci se partagent,
car oui comme dans ma chambre, on transpire l’extérieur!

c’est notre rituel,
qu’on respecte, avec ses codes, ses rythmes, ses besoins,
comment je m’y perds dans la fête, dans la foule, avec quelqu’un.e, seul.e sometimes,
mais avec toustes les autres,
»
exposition Argent Facile, Forde, Genève 2022
photos Raphaël Massart
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Nos réctis de travailleur.euses du sex,
leurs complexités,
des musiques absentes que l’on raconte,
aussi les fois où l’on s’est silencé, celles que l’on crie, de quelle maison maîtrisons nous les codes ?